dimanche 5 mai 2013

Jurassic Park 3D, la magie [Critique]


Il y a vingt ans, les dinosaures revenaient sur Terre. Du moins c'est ce qu'essayait de nous faire croire Steven Spielberg et son Jurassic Park, qui aura marqué à tout jamais l'histoire du cinéma et tous ceux qui ont eu la chance de le voir. Il y a vingt ans, c'était aussi l'année de ma naissance et quelques années plus tard, celle de la découverte du film qui a marqué toute mon enfance. Aujourd'hui il s'occtroit une ressortie dans les salles obscures, avec la mode de la réactualisation 3D pour ramener un peu plus de brouzoufs dans les caisses et faire découvrir ou redécouvrir le film qui aura fait rêver toute une génération. Si son statut de film culte n'est plus à démontrer, on peut se demander si la 3D apporte une réel plus à l'expérience, si l'émerveillement est toujours présent après les multiples visionnages, et surtout s'il n'accuse pas son âge.

Et il est impressionnant de constater que non, le parc jurassique n'a pas pris une ride et tient aisément la comparaison en terme d'effets spéciaux face aux blockbusters les plus récents, d'autant plus incroyable qu'il est le précurseur en la matière, le premier film à offrir une telle maestria visuelle. C'est simple, sans le savoir, il semble impossible de deviner qu'il ne s'agit pas d'un film de 2013 (hormis quelques détails aujourd'hui involontairement drôles, à l'instar de Lex qui s'exclame « Ouah, c'est un CD-Rom interactif ! ») tant le T-Rex et autres sauriens mettent à genoux n'importe quelle voiture anthropomorphique ou super-héros. Mais si la modernité du film tient sur l'avance fulgurante dont bénéficiait ILM en matière d'effets spéciaux en 1993, c'est l'intemporalité de la mise en scène de Steven Spielberg qui frappe, aussi bien dans le grand spectacle que dans l'intimité.

Le film mêle en effet habilement l'action et la terreur la plus profonde avec le développement des personnages et de l'intrigue. Basée librement sur le roman de feu Michael Crichton (un chef d'oeuvre lui aussi, différent et complémentaire au film), l'histoire nous amène au sein du parc en compagnie d'un groupe de visiteurs censés l'avaliser, avant que tout ne tourne au drame lorsque les animaux s'échappent. La première partie met en place l'intrigue et les personnages, ainsi le propos du film tournera premièrement autour des problèmes d'éthique que pose le clonage d'êtres vivants disparus, ainsi que la découverte de l'île et ses habitants. Chacun des personnages est caractérisé et possède sa propre personnalité, tout en faisant tous figures d'hommes et de femmes de tous les jours, de fait l'identification s'en retrouve facilitée, et les dialogues sont des pépites, regorgeant de répliques cultes (le fameux « j'en ai marre d'avoir toujours raison » de Ian Malcolm, et bien d'autres). L'accent est donc mis sur les interactions entre les personnages et leurs divergences de point de vue, et la façon dont ils vont réagir de manière profondément humaine, face aux situations extraordinaires auxquels ils seront confrontés et les vies qui seront en jeux, à ce titre le meilleur exemple reste celui du dialogue entre John Hammond, le créateur du parc, et Elie Satler, une paléobotaniste, après que les évènements aient commencé à mal tourner, ce premier exprimant avec émotion ses motivations à la création du parc. C'est typiquement ça, la force des figurants du cinéma de Spielberg : en faire des personnages humains, proches du spectateur, aux motivations et réactions touchantes. Quand au film, sa structure en deux temps allant crescendo montre tout le génie de son réalisateur, qui injecte au film tout son art de la mise en scène dans des scènes d'anthologie.

Mais bien sûr, la principale attraction du film, repose sur les dinosaures ! Confondants de réalisme, le travail abattu par les équipes d'ILM et du regretté Stan Winston reste toujours impressionnant et force le respect même vingt ans après, mais tout ceci ne servirait à rien sans encore une fois la mise en scène du cinéaste surdoué, qui crée selon ses envies l'émerveillement et la peur. Tout au long du film il naviguera dans tout un panel d'émotions, et chaque séquence est resté et restera durablement dans les mémoires par les sentiments qu'ils font naître chez le spectateur. Comment rester indifférent à la première apparition du majestueux Brachiosaure ? Ou ne pas sentir la pitié face au poignant Tricératops, ou l'émotion de la naissance du Vélociraptor ? Et même, ne pas se retrouver pétri l'effroi devant les Raptors et la fameuse scène de la cuisine ? Tous ces moments sont de véritables merveilles, le meilleur de ce que le cinéma a à offrir, et c'est cela que fait Steven Spielberg dans son Jurassic Park : donner une vraie leçon de cinéma en nous émerveillant et en parlant à l'enfant en chacun de nous. A cela, la magnifique bande-son de John Williams apporte toute sa puissance au film, et celle-ci demeurera comme l'une des plus belles de ses productions tant la symbiose entre l'image et le son sublime l'ensemble, à l'instar de l'arrivée sur l'île en hélicoptère. Pourtant, elle sait se rendre sourde pour l'un des passages les plus impressionnants et mémorables du cinéma : l'attaque du Tyrannosaure sur les jeeps. C'est ici que la vision sur grand écran prend tout son sens, on reste bouche bée devant le terrifiant dinosaure dont les cris résonnent dans toute la salle, et enfin la 3D (la meilleure que j'ai pu voir jusqu'ici) a une quelconque utilité, et la présence oppressante du Rex se ressent au cinéma comme jamais auparavant, donnant toute son utilité au déplacement en salle pour une expérience incomparable et inégalée. Et par la suite, c'est une heure de grand spectacle qui s'offre à nos yeux, Spielberg s'illustre comme un maître en rendant jubilatoire chaque cadrage, chaque mouvement de caméra qui mettent en valeur les personnages, les évènements et les dinosaures. Et encore une fois, vingt ans après et des dizaines de visionnages plus tard, la magie est toujours là, et on se surprend à vivre au rythme des émotions que nous donne le film comme la première fois. C'est ça, l'art de Steven Spielberg.

Jurassic Park passe la 3D et le XXIème siècle avec brio, redécouvrir ce chef d'oeuvre au cinéma était le plus beau des cadeaux pour le vingtième anniversaire. L'expérience du grand écran et de la 3D donnent toute la mesure de la grandeur du film. Spielberg a écrit l'histoire du cinéma avec ce qui restera à mes yeux, et ce pour l'éternité, le plus grand film de tous les temps.

jeudi 25 avril 2013

Iron Man 3, machine de guerre [Critique]

« Nothin's been the same since New York », c'est sur ces mots que s'ouvrait le premier trailer d'Iron Man 3, cet hiver. En effet, après le claque Avengers l'an dernier, il semblait logique pour Marvel Studios de devoir réfléchir sur sa façon de faire du film à grand spectacle. Les personnages sont aujourd'hui bien implantés dans l'inconscient collectif grâce aux film de la Phase 1, et notamment Iron Man qui a vu sa popularité grimper en flèche ces dernières années, et Avengers fut l'aboutissement de ces années de travail, en a résulté un rêve éveillé qui a su convaincre aussi bien le grand public que les fans hardcores. Que faire donc maintenant que l'effet de surprise est passé, et surtout comment prendre la succession d'un film qui a su autant créer l'évènement ? C'est le défi qu'a essayé de relever Shane Black et son Iron Man 3, et le moins que l'on puisse dire, c'est que Marvel a su revoir sa copie.


Robert Downey Jr, armures, action, humour, high-tech et rock'n roll. La recette est maintenant bien connue, elle a été d'abord employée sur un premier épisode en 2008 qui a surpris tout le monde a sa sortie tant l'alchimie entre tous ces éléments fonctionnait à merveille. S'en est suivi deux ans plus tard le deuxième épisode qui appliquait le même cahier des charges en rajoutant une couche, pour le résultat mitigé que l'on connait (surtout dû à un scénario minable et un méchant raté cela dit), puis Avengers a montré que le personnage marchait pourtant toujours aussi bien s'il est bien dirigé. Le risque de la surdose représentait donc une véritable épée de Damoclès planant au dessus d'Iron Man 3, et la première chose qui saute aux yeux à la vision du film, c'est la manière qu'à eu Shane Black (Kiss Kiss Bang Bang et l'Arme Fatale, c'est lui), de casser les codes des précédents films pour mieux en tirer la moelle du personnage et ainsi renouveler la franchise.

Bien sûr, les habitués se trouveront toujours en territoire connu, Tony Stark est toujours aussi drôle et cynique, Downey Jr habite véritablement son personnage si bien que l'on aurait du mal à imaginer quelqu'un d'autre dans la peau du milliardaire philanthrope (non sérieux, c'est le meilleur choix de casting pour un film de super-héros depuis... Toujours ?), Iron Man toujours aussi cool, Gwyneth Paltrow toujours aussi belle, etc. Mais Black creuse tout au long de son film ses personnages, leur révélant de nouvelles facettes jusque là suggérées ou inconnues. Tony est donc perturbé, sujet à des crises d'angoisses, son couple avec Pepper Pots bat de l'aile, là où il était présenté comme auto-destructeur jusque là, il devient ici quasiment paranoïaque et devra faire face à ses peurs les plus profondes. Le personnage est aussi bien écrit qu'il est magistralement joué (bien sûr, la VO est de rigueur pour apprécier les acteurs au mieux), d'autant plus qu'il n'est pas le seul dans ce cas. Paltrow n'est plus la faire-valoir d'auparavant et impose ici son caractère aussi élégant que fort. Mais il ne sont pas en reste, et c'est surtout les nouveaux personnages, ainsi que les anciens laissés pour compte, qui vont créer la surprise. Don Cheadle prend enfin de la substance ici, là où il était inexistant dans Iron Man 2, et tient même la réplique face à Robert, les deux s'envoyant des vannes perpétuelles, les vilains du film sont quand à eux parfaits dans leurs rôles, et si Guy Pearce joue excellemment son rôle inquiétant et presque pervers, c'est l'angoissant Ben Kingsley en Mandarin qui tire la couverture à lui tant son jeu est parfait dans tous les registres... Enfin Happy Hogan (joué par Jon Favreau, réalisateur des deux premiers films) possède étonnement plus de place à l'écran, et va même jusqu'à briser le quatrième mur dans des dialogues savoureux en début de film, en arguant que les trucs d'extra-terrestres, ce n'était pas pour lui.


Et visiblement, ce n'est pas pour Shane Black non plus. Le réalisateur impose sa patte au film, d'abord par son travail sur les personnages comme je l'ai dit précédemment , et ses dialogues ficelés qui rendraient presque jaloux Joss Whedon, mais surtout par la richesse de sa narration et de son scénario. Si la menace est enfin d'ampleur (contrairement à Iron Man 2), il prend son spectateur à contre-pied en offrant un récit intimiste, centré donc sur l'intériorité et les émotions de ses personnages, sur fond d'un véritable thriller super-héroïque bourré de retournements de situation (le twist de milieu du film est une vraie perle, et impossible de le deviner avant), sans jamais que l'une de ces deux facettes ne prenne le pas sur l'autre. Si bien entendu, nous ne sommes pas face à un polar digne des plus grands du genre, à une œuvre d'une grande intensité psychologique, ou encore que le film n'est pas aussi profond que ne l'était The Dark Knight et les autres productions de Nolan et qu'il serait absurde de comparer Iron Man 3 aux ténors du film noir ou psychologique, il est indéniable que Black reprend une partie des codes pour surprendre un spectateur qui s''attendait probablement plus à un Avengers-like. Ainsi le troisième opus de Tête-de-fer marie le spectacle grand format qui en fout plein la gueule à une intrigue accessible mais réfléchie qui ne prend pas son public pour un con. On prend donc plaisir à assister à un récit riche et bien ficelé qui alternera tout du long passages grandioses et séquences plus personnelles, permettant s'il en est au film de super-héros de dépasser une fois de plus son statut de simple blockbuster (ce que n'arrive pas Avengers, malgré tout l'amour que je lui porte) par son scénario plutôt malin et ses acteurs hors normes, tout en gardant son aspect très grand public, à même de séduire toute sorte de spectateurs (sauf les lecteurs des Cahiers du Cinéma, mais bon), ainsi que l'humour qui fait maintenant partie de la marque de fabrique d'Iron Man au cinéma.

Cela dit, on en a pour son argent en allant voir cet Iron Man 3, et le film parvient même à recréer l'exploit d'Avengers avec des passages absolument jubilatoires pour tout fan qui se respecte (la fin... Mais quelle fin !!). On en prend plein la vue durant des bastons absolument sublimes, les scènes d'action sont longues et bien dirigées, permettant de ne pas s'ennuyer une seule seconde et de vibrer aux rythme des protagonistes et d'un Iron Man voguant d'armures en armures. D'ailleurs encore une fois, on sent que Marvel Studios a appris de ses erreurs, mais aussi de ce qu'il se passe à côté, puisque à l'inverse des deux premiers, les combats sont fluides et bien orchestrés, le rythme global du film en sort grandi, mais c'est surtout le travail de mise en scène et de photographie qui étonne. Entre la sobriété et la grandiloquence, Shane Black injecte dans son film une bonne dose de beauté visuelle, et ce de manière totalement naturelle puisque en écho avec ce que nous raconte le film, et les divers cadrages sont souvent judicieusement choisis, plutôt impressionnants et privilégiant les plans rapprochés sur les personnages ou les ensembles en travelling sur l'action sans céder à la facilité du séquençage abusif, permettant donc de mieux profiter des superbes plans qu'a à nous offrir le film. Les inspirations aux comics sont d'ailleurs palpables et ceux sans user de l'artifice du clin d'oeil insistant. On retrouve donc beaucoup du travail de Warren Ellis sur Extremis, et sur l'usage de la technologie, mais on y voit aussi du Michelinie dans le traitement interne du héros, ses doutes et ses failles, sans compter certaines scènes d'action qui semblent tirées des pages de la BD, et du design de certaines armures qui rappellera d'anciennes gloires de la garde-robe de Tony Stark. Iron Man 3 se place, encore plus que les deux premiers opus, comme un véritable hommage aux comics qui l'ont engendré, comme une belle lettre d'amour au personnage. On pourra cependant regretter au final que l'aspect rock'n roll a été délaissé (déjà qu'il était atténué dans Iron Man 2)au profit d'une bande-son moins original, inspirée d'Avengers (pourtant, je suis sûr que du Black Sabbath, ça aurait buté dans le film), mais surtout l'intrigue n'implique pas le reste de l'univers cinématographique de Marvel et malgré l'ampleur que représente la menace au cours du film, ses conséquences sembleront au final dérisoires. Là où Marvel Studios nous présentaient en grande pompe sa phase deux qui verrait arriver les Guardians of the Galaxy, Thanos, lorgnant sérieusement vers le cosmique, Iron Man 3 semble être au pire une transition caduque vers la suite du cinematic universe, et ce n'est pas la scène post-générique, qui malgré ses qualités humoristiques, me fera dire le contraire. Me concernant, je préfère le voir comme le bouquet final de la phase 1, comme le montre les changements de la fin du film pour le personnage qui a mis en place cet univers, bouclant ainsi la boucle lancée par le premier Iron Man il y a cinq ans déjà.


Iron Man 3 tire un trait sur le passé en faisant évoluer les personnages et en donnant un divertissement intéressant, réfléchi et généreux, s'imposant donc, si ce n'est le plus plaisant (la branlée d'Avengers ne se reproduira pas de sitôt), comme le film le plus abouti de Marvel Studios.


mercredi 6 février 2013

Les meilleurs films de 2012 d'un point de vue carrément subjectif

Une nouvelle année a commencé le mois dernier et avec elle se sont fermées les portes de 2012. Vous me direz, je suis un peu à la bourre pour livrer un top 10 des films de l'année écoulée, faut dire que j'en avais un paquet à mater pour rattraper mais qu'importe, l'essentiel c'est que j'ai pu finalement voir pratiquement tout ce qui me faisait envie dans les sorties cinématographiques de l'année (à quelques exceptions prêtes, genre Skyfall ou la Taupe) et que je puisse vous livrer mon ressenti.

Evidemment, ces avis me sont totalement propres, et peuvent être sujets à débat. Si je dis qu'un tel film c'est de la merde (ou inversement), c'est bien ce que j'en pense moi, et non une vérité absolue. Prenez donc ce classement plutôt comme un billet d'opinion qui reflète ce que moi-même j'ai apprécié dans cette année de cinéma, dans le simple but de donner mon avis, sans être forcément exhaustif, de faire découvrir des choses ou de débattre sur d'autres (bon, et de vous emmerder un peu, allez).

Dans ma généreuse bonté légendaire, je vous offre donc trois classements à vous, mes chers lecteurs que j'aime d'amour. D'abord évidemment le but principale de ce post, les dix films à retenir de cette année, classés par ordre croissant, de la dernière à la première place, et putain, c'était chaud de devoir classer arbitrairement certains films. S'ensuit les trois flops de l'année, pas forcément de mauvais films (quoique...), mais de grosses déceptions. Et enfin, les trois films que j'attends le plus pour 2013, même si là, je triche un peu vu que l'année est déjà commencée, et que des trucs comme Django Unchained postulent déjà au titre de moviz of da year, bref c'est grossièrement les films à venir qui me font bander rien qu'à leur évocation.

So, shit just got serious.


Top 10 2012

10 - The Girl with the Dragon Tattoo de David Fincher
L'adaptation de Millenium par David Fincher s'ancre sur le personnage de Lizbeth dans un thriller aussi sombre qu'abouti. La narration se sert d'une enquête bien menée mais sans surprise comme véritable prétexte à mettre en avant son personnage principal interprétée par la mignonne Rooney Mara toujours mise en valeur par la caméra ingénieuse du réalisateur, dans un contexte glauque et cynique parfaitement mis en scène.

9 - Take Shelter de Jeff Nichols 















Une plongée grave et intime dans une folie naissante, on ressent autant l'angoisse que les personnages dans ce drame anxiogène avec un Michael Shannon, plus qu'impliqué dans son rôle, presque habité. C'est beau à pleurer, l'esthétique inquiétante des phases d'onirisme est à tomber, et la déchéance de l'homme est sublimée par sa délivrance finale.

8 - Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Une véritable apologie de l'enfance que ce Moonrise Kingdom, qui nous offre de plonger dans la candeur d'un film tourné autour d'un premier amour inconditionnel et d'une idée du rêve et de la liberté , avec ces deux fabuleux mômes qui jouent parfaitement leurs rôles, aux côtés d'acteurs accomplis qui s'amusent à jouer dans un hilarant pastiche. Moonrise Kingdom est un vrai conte, au lyrisme palpable, à l'esthétique impressionniste au sein d'une réalisation de génie, qui étonne, émeut et ravit. Une bouffée d'air frais dans un cinéma actuel fatalement sérieux.

7 - Polisse de Maïwenn
Polisse, le film tourné avec des airs de documentaire, traite du quotidien de la brigade des mineurs avec une vraie touche intimiste. On rentre dans la vie de tous ces personnages si différents qui se rapprochent par des drames sociaux permanents, parce que c'est ça la force du film : un vrai morceau de vie, avec tous ses drames, ses rires, ses pleurs, écrit à la fois avec force et retenue. Le film nous montre la vie de façon crue en y trouvant parfois de la beauté. Et Joeystarr en impose.

6 - Prometheus de Ridley Scott

  

















Malgré la polémique autour du film, des attentes suscitées et des erreurs de scénario, Prometheus s'illustre par son ambiance aussi élégante que lugubre. L'horreur y est ici magnifiée d'une fascinante beauté aussi esthétique qu'intellectuelle, la tension grandit à mesure de l'avancée du film. J'assume avoir kiffé Prometheus, voilà.

5 - De Rouille et d'Os de Jacques Audiard
Audiard prend son spectateur par les tripes et l'emmène au cœur d'un tourbillon d'émotions où se mêle amour, haine, joie, peur et tristesse sans qu'on ait le temps de respirer. Intense et bouleversant, De Rouille et d'Os est un film profond et charnel où le corps et l'esprit ne font qu'un.

4 - Avengers de Joss Whedon
Avengers parle à mon cœur d'enfant en lui offrant un rêve devenu réalité : unir les earth mightiest heroes dans un même film. L'impensable devient donc réalité dans le film de Joss Whedon qui unit action over the top et humour en donnant de gros frissons de joie.

3 - The Hobbit : An Unexpected Journey de Peter Jackson
Peter Jackson replonge en Terre du Milieu et se place entre l'hommage à sa propre œuvre et la magie de la découverte de nouveaux éléments de cet univers magique, son film étant artistiquement abouti de part en part.

2 - Looper de Rian Johnson
Looper redonne ses lettres de noblesses à la science-fiction urbaine et au film d'anticipation en assumant son affiliation avec les ténors du genre tel Blade Runner ou Terminator, mais ne perd jamais ses personnages en chemin qui sont le centre même de l'intrigue du film qui tournera lentement au drame pour boucler sa boucle. Incroyable et déroutant à la fois.

1 - The Dark Knight Rises de Christopher Nolan
Si les défauts émanant de The Dark Knight Rises sont clairement palpables, cela n'empêche que du film se dégage une véritable envie clôturer la trilogie par une note profondément humaine et optimiste. L'intrigue est menée par ses personnages travaillés campés magistralement et rythmée par une réalisation palpitante à la noirceur totale et une direction artistique incroyable de beauté. Malgré un scénario au final trop prévisible, quelques faux raccords et une légère déception face à l'ampleur du projet, l'oeuvre de Christopher Nolan est montée comme une déclaration d'amour au chevalier noir et possède peut-être le plus important : une âme.


 Flop 3 2012

3 - Brave de Mark Andrews et Brenda Chapman
J'aurais jamais pensé il y a quelques années, avoir à dire du mal d'un film Pixar. Parce que c'est un studio que j'aime d'amour, qui m'a toujours émerveillé et parlé. Mais là c'est la seconde année que leur production me déçoit grandement. Rebelle malgré son esthétique fabuleuse, repose sur de grosses ficelles, manque de fluidité dans la narration, dans la construction des personnages et surtout se regarde avec un premier degré accablant. Le film est loin d'être nul, mais comparé à ce dont est capable le studio d'animation, la déception est d'autant plus grande. Gageons que Monster University redonnera ses lettres de noblesse à Pixar, sans quoi il serait triste de déclarer la période bénie comme belle et bien enterrée.

2 - Holy Motors de Leos Carax
Holy Motors me donne l'impression d'un gros exercice de style cinématographique qui offre certes de belles images, parfois de bonnes séquences, mais n'a à côté ni propos, ni logique, ni intrigue. Faudrait apprendre à Carax qu'un film n'est pas une succession de scènes mal scotchées avec des bulles d'air, parce que si c'est parfois très beau, au final ce que veut me montrer le réal', j'm'en cogne, parce que son film est un trip abscons, prétentieux et laborieux.

1 - Cosmopolis de David Cronenberg
 Cosmopolis, c'est un peu l'anti-film basique. Un tunnel explicatif de philosophie de comptoir, avec un réalisateur qui se masturbe toute les trente secondes en voulant faire du cinéma pseudo-intello. Un film pompeux et verbeux, la quintessence du rien, la sublimation de la narration raté, du film qui repose sur ses dialogues pédant, qui n'offre que de l'esbrouffe, avec allez, une fin sympa à la limite comme seul point positif. De la grosse branlette pour cacher la misère intellectuelle de son propos.


Les 3 films les plus bandants de 2013

3 - Star Trek : Into Darkness de J.J. Abrams

En 2009, le reboot de Star Trek par J.J. Abrams était une vraie surprise, remettant au goût du jour la licence pour un nouveau public sans en délaisser le fond, et surtout en réactualisant un genre en perdition dans le cinéma des années 2000, le space opera. D'autant plus qu'il a ensuite réalisé le génial Super 8, qui fut à mon goût l'un des meilleurs films de 2011, je pose de grands espoirs sur cette suite qui devrait être encore plus travaillée que le premier, le ton devenant lui aussi légèrement plus grave.

2 - Man of Steel de Zack Snyder
J'ai longuement hésité à le mettre premier, et j'hésite toujours d'ailleurs, mais il faut faire des choix. Bref, Man of Steel risque d'être la grosse claque de l'année, les trailers que l'on a vu jusque là respirent d'une puissante poésie. Quand on connaît les talents de l'équipe derrière, entre Zack Snyder mettant en scène l'action comme personne, Chris Nolan à la production qui devrait apporter un ton plus profond au film et son frère Johnathan et David S. Goyer au scénario, il y a de grandes chances que l'on tienne le blockbuster de l'année, et pourquoi pas l'un des meilleurs films.

1 - Only God Forgives de Nicolas Winding Refn
C'est au final sur Nicolas Winding Refn que je fonde les plus grands espoirs. Le danois a plus d'un bon film à son actif, et ses dernières productions sont plus qu'excellentes. Bronson débordait de violence, d'énergie et de trouvailles, tandis que Drive était un petit bijou de cinéma et s'est imposé à mon sens comme le meilleur film de 2011. Only God forgives signe son retour avec Ryan Gosling pour un thriller qui s'annonce aussi sombre que violent, un gros film à ambiance qui devrait en foutre plein la gueule.